Guerre en Ukraine en direct : l’Ukraine nomme un nouveau procureur général

Mardi, les Etats-Unis avaient appelé l’Ukraine à désigner un procureur capable de lutter contre la corruption. Mais la première tâche de M. Kostin, a souligné le dirigeant ukrainien, sera de

Le président ukrainien a annoncé dans son intervention vidéo quotidienne mercredi soir la nomination d’Andriy Kostin en remplacement de Iryna Venediktova, limogée le 17 juillet pour des cas de trahisons parmi ses services. M. Kostin, un député de 49 ans, membre du parti de M. Zelensky, Serviteur du peuple, a obtenu le soutien de 299 des 450 parlementaires ukrainiens. Certains opposants ont critiqué un choix trop partisan mais le président Zelensky a souligné le professionnalisme de cet ancien avocat.

Mardi, les Etats-Unis avaient appelé l’Ukraine à désigner un procureur capable de lutter contre la corruption. Mais la première tâche de M. Kostin, a souligné le dirigeant ukrainien, sera de

« faire tout ce qui est en son pouvoir pour prouver la responsabilité de la Russie dans la guerre », « en coopération avec la Cour pénale internationale ».

Les troupes russes ont pris le contrôle de la deuxième plus grande centrale énergétique d’Ukraine, a déclaré mercredi un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant que Moscou redéployait « massivement » ses troupes dans trois régions du sud du pays. Plus tôt dans la journée, des combattants soutenus par la Russie avaient revendiqué la prise de la centrale à charbon de Vouhlehirsk.

L’Ukraine aidera l’Europe à « résister à la pression énergétique » russe, assure Volodymyr Zelensky

« Nous allons augmenter nos exportations d’électricité aux consommateurs de l’Union européenne »

Ces déclarations surviennent au lendemain d’un accord des pays membres de l’UE pour réduire leur consommation de gaz de façon coordonnée et aider ainsi l’Allemagne après une baisse drastique des livraisons russes. Kiev et les Européens accusent Moscou d’utiliser le gaz comme arme économique et politique.

« Malgré la guerre, nous avons assuré l’intégration des réseaux ukrainiens au système européen en un temps record »« Nos exportations nous permettent non seulement d’augmenter nos revenus en devises, mais aussi d’aider nos partenaires à résister à la pression énergétique russe. Nous allons progressivement faire de l’Ukraine un pays garant de la sécurité énergétique de l’Europe »

Antony Blinken annonce qu’il va parler à son homologue russe « dans les prochains jours »

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a annoncé mercredi qu’il prévoyait de parler prochainement avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février.

, a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. Les Etats-Unis tentent ainsi de faire libérer la basketteuse Brittney Griner et l’ancien marine Paul Whelan, emprisonnés en Russie.

« Nous avons mis une offre conséquente sur la table des négociations il y a plusieurs semaines »

La consommation en Russie a continué de reculer en juin, en diminuant de près de 10 % sur un an, la population russe ayant été confrontée à une inflation record conjuguée à un déluge de sanctions laissant présager des baisses de revenus. Les ventes de détail, mesure de la consommation, ont ainsi baissé de 9,6 % en juin sur un an, mais ont augmenté de 1,1 % sur un mois, selon les données de l’agence de statistiques Rosstat publiées mercredi.

L’inflation, qui a connu une hausse vertigineuse en Russie en avril, jusqu’à battre un record datant de vingt ans, a commencé à reculer aux mois de mai (17,1 % sur un an) et de juin (15,9 % sur un an), selon les chiffres officiels. La Banque centrale de Russie a ainsi fortement abaissé vendredi dernier son taux directeur, le ramenant de 9,5 % à 8 %.

Mais la hausse des prix a déjà considérablement miné le pouvoir d’achat des Russes, qui ont peu d’épargne, et fait fondre de 10,1 % leur consommation en mai sur un an, d’après Rosstat. Le chômage s’est, lui, maintenu à 3,9 % en juin sur un an, comme le mois précédent.

Les sévères sanctions occidentales qui visent Moscou depuis l’attaque contre Kiev ont privé les Russes d’un certain nombre de biens de consommation, notamment ceux de nombreuses enseignes étrangères ayant quitté le pays. Le FMI a toutefois souligné que l’économie russe devrait, cette année, être moins pénalisée par les sanctions internationales que prévu : le PIB de la Russie devrait se contracter de 6 % en 2022, soit bien moins que les 8,5 % auxquels s’attendait le FMI en avril.

Lviv n’est pas toujours tolérante vis-à-vis des populations qui continuent de parler le russe

Sur la porte de ce centre d’accueil de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, qui héberge surtout des déplacés russophones de l’est du pays, le message imprimé sur fond jaune et bleu est très clair : , affirme, convaincu, Volodymyr Holovatyi, le coordinateur de ce centre de réfugiés.

« Parlez ukrainien ! La langue, c’est important. » « Les gens qui se sont réfugiés ici ont compris que la langue russe est la langue de l’ennemi »

Venus des régions à dominante russophone de l’est de l’Ukraine, frontalières de la Russie, ces déplacés essayent de s’intégrer, vu que le conflit se prolonge et que l’espoir de rentrer chez eux s’éloigne. Mais Lviv n’est pas toujours tolérante pour les Ukrainiens qui continuent d’utiliser la langue de Vladimir Poutine. Surtout dans un pays où l’ukrainien a été progressivement rendu obligatoire dans les écoles et dans toutes les entreprises de services, ces dernières années, par réaction au danger représenté par une Russie toujours prête à manipuler ce sujet sensible.

Le chef des séparatistes de Donetsk appelle la Russie à conquérir toute l’Ukraine

Le chef des séparatistes prorusses de la région ukrainienne de Donetsk, Denis Pouchiline, a appelé mercredi la Russie à conquérir l’essentiel de l’Ukraine, y compris sa capitale, Kiev, estimant que les principales villes du pays étaient russes.

« Aujourd’hui, le temps est venu de libérer les villes russes, fondées par des Russes : Kiev, Tchernihiv, Poltava, Odessa, Dnipro, Kharkiv, Zaporijia, Loutsk »

Les villes citées par M. Pouchiline, placé au pouvoir par Moscou, recouvrent la quasi-totalité de la géographie ukrainienne. La Russie a officiellement lancé son offensive en Ukraine le 24 février en assurant protéger les populations russophones de l’Est d’un prétendu génocide orchestré par le pouvoir ukrainien.

Le président russe, Vladimir Poutine, a nié à plusieurs reprises la réalité d’une nation ukrainienne, considérant que le territoire ukrainien avait été artificiellement séparé de la Russie. Il a assuré ne pas vouloir occuper l’Ukraine, mais les autorités d’occupation mises en place dans le sud de l’Ukraine par Moscou préparent ouvertement l’annexion de ces régions.

La France est en capacité d’envoyer 5 % de sa consommation de gaz en Allemagne

La France serait en capacité d’envoyer au maximum l’équivalent de 5 % de sa consommation de gaz en Allemagne en hiver, si cette dernière connaissait une pénurie de gaz, a appris l’agence Reuters mercredi auprès du cabinet de la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

Ukraine : en patrouille dans les bois de Kharkiv, avec les chasseurs de « saboteurs »

Ici, dans la région de Kharkiv, un tiers du territoire est toujours occupé par les troupes russes. Pour préparer l’invasion, des militaires se sont introduits clandestinement du côté ukrainien quelques mois avant le début de la guerre. Ces « saboteurs » étaient des dizaines ; certains sont venus en couple, tous n’ont sans doute pas encore été identifiés. C’est resté un traumatisme, considéré parfois comme une faute que paient aujourd’hui les autorités locales : le chef de la sécurité vient d’être limogé à Kharkiv. Les visas pour les Russes sont désormais obligatoires, bloquant officiellement les entrées. Et, partout, tout le temps, des patrouilles sont lancées : la traque des « saboteurs » est devenue une obsession.

Le pont Antonivsky, à Kherson, sévèrement endommagé après des bombardements ukrainiens

L’armée ukrainienne a publié une vidéo, , montrant le pont Antonivsky, à Kherson, après les tirs ukrainiens.

Les bombardements n’avaient pas pour objectif de détruire le pont mais plutôt de le rendre inutilisable par l’armée russe, a expliqué le commandement opérationnel Sud.

Moscou est l’« une des dernières puissances impériales coloniales », dénonce Emmanuel Macron depuis le Bénin

qui a subi les impérialismes coloniaux. La Russie est l’une des dernières puissances impériales coloniales« Elle a décidé que l’information, l’énergie et l’alimentation étaient des instruments militaires mis au service d’une guerre impérialiste continentale contre l’Ukraine »« qualifier dans les termes les plus crus ce qui se passe aujourd’hui »« déséquilibres malgré toutes les tournées diplomatiques et la désinformation qu’ils font à travers le monde »« l’un des pays qui, avec le plus de force, utilise des instruments de propagande »« Je pense qu’il est sage de la part des Européens de ne pas s’exposer à ces stratégies, parce que c’est l’un des éléments de cette guerre hybride »

Réduction des livraisons de gaz russe : Moscou plaide l’aspect technique, les Européens y voient plutôt un « jeu de pouvoir »

« le processus de maintenance des appareils techniques est rendu extrêmement difficile par les sanctions adoptées par l’Europe ».

Mais les Européens, à l’instar d’Emmanuel Macron hier, depuis le Cameroun, réfutent le motif technique et accusent Moscou d’utiliser le gaz comme arme économique et politique.

Ce tchat avec Virginie Malingre, correspondante du Monde à Bruxelles, est désormais terminé. Merci pour vos nombreuses questions.

TCHAT Bonjour, c'est bizarre, d'un côté on nous dit que c'est nous qui souhaitons boycotter le pétrole russe, de l'autre, on nous dit que Poutine restraint volontairement ses livraisons de gaz. N'est-on pas en train de se faire prendre à notre propre jeu?

Les Européens ont décidé d’un embargo sur le pétrole russe en mai, mais pas d’un embargo sur le gaz russe. Il est plus simple d’acheter du pétrole ailleurs que de remplacer le gaz russe car l’achat de gaz nécessite des infrastructures (gazoduc, terminal méthanier pour dégazéifier le gaz naturel liquéfié…).

Bonjour, Les européens agitaient il y a quelques mois la fin de l’importation du gaz russe comme la sanction la plus dure à l’encontre du régime de V. Poutine. Aujourd’hui, les russes mettent en oeuvre d’eux-mêmes cette mesure, supposée les affaiblir. Au bout du compte, qui est réellement sanctionné par la situation actuelle ? Merci.

Pour l’instant, les Russes gagnent plus d’argent en nous vendant moins de gaz. Mais le jour où ils ne nous en vendront plus, ils ne toucheront plus rien.

Si on est dépendant à 40% du gaz russe et qu'on prévoit 15% de réduction de la consommation de notre gaz, comment peut on gèrer le 25% de gaz russe dont il faudra se passer (à cause de Poutine ou du réchauffement climatique)

L’Europe n’est pas dépendante à 40 % du gaz russe, mais bien plutôt que 40 % de ses importations de gaz viennent de Russie.

TCHAT Bonjour, je vous suis avec toujours autant d'intérêt depuis 153 jours ! Ce qui m'effare c'est la satisfaction béate, teintée d'un grand amateurisme, de nos dirigeants européens qui n'ont pas su prévoir ce scénario ... N'aurait t-on pas pu éviter cette dépendance toxique vis à vis de la Russie

Sans doute, mais le gaz russe présentait l’avantage d’être peu cher et disponible… L’Allemagne et certains pays d’Europe centrale et orientale n’étaient pas prêts à s’en passer.

Le problème de la coupure du gaz n est il pas plutôt pour l'hiver 2023/2024, si on vide nos réserves cet hiver ?

Effectivement, si Gazprom réduit encore ses livraisons, si l’hiver est dur et si on vide nos réserves, l’hiver 2023-2024 s’annoncera compliqué. Les Européens en sont conscients et pourraient, dans ce cas, prolonger le plan actuel et le revoir.

Le nouveau procureur général ukrainien, Andriy Kostin, au Parlement, à Kiev, le 27 juillet 2022.